Interview de La Nouvelle Star cuvée 2006, Christophe Willem !

20 avril 2007

Interview de La Nouvelle Star cuvée 2006, Christophe Willem !

Le gagnant de La Nouvelle Star cuvée 2006, Christophe Willem, est devenu le chouchou du public : des fans clubs qui pullulent, une célébrité qui ne flanchit pas…
Il faut dire que celui qui avait été surnommé "La Tortue" n’a pas perdu son temps : à moins de 24 ans, il sort un premier album avec des chansons signées Zazie, Philippe Katerine et même Valérie Lemercier, et prépare une série de concerts au Bataclan.

Bonjour Christophe
Bonjour à tous les internautes d’auFeminin.com.

Ton album s’appelle "Inventaire". Alors on va faire une interview «Inventaire», en partant des titres de tes chansons. D’accord ?
D’accord. Pas de souci !

Premier titre : La Tortue. Pour une tortue, tu as plutôt été rapide finalement : à moins de 24 ans, une gloire nationale, des milliers de singles vendus…
Tout est relatif sur la rapidité. C’est vrai que la tortue a une expérience de vie très longue, donc si on prend en compte ce point-là, une tortue, c’est rapide. Mais en même temps, la vie passe tellement vite qu’il faut en profiter pleinement à chaque instant. Il faut prendre les choses comme elles viennent.
C’est vrai aussi que 23 ans, c’est tôt pour arriver à être reconnu. Tout ce qui s’est passé l’année dernière et cette année… je pense qu’il faut vraiment en profiter et ne pas l’éviter, car les choses peuvent changer et tourner très vite.

Quelle chance : Est-ce que tu considères avoir eu beaucoup de chance ? Tu fais partie de ceux qui pensant que la chance ça se mérite ou ça se prend ?
Cette chanson-là a un double sens : il y a le premier sens, qui évoque toute la chance que j’ai pu avoir jusqu’à maintenant, je touche encore du bois pour que ça continue encore plus longtemps. Donc oui, je considère que j’ai eu de la chance.
Mais en même temps, c’est une façon de dire qu’il faut laisser aux gens la chance d’avoir cette chance. Et c’est vrai que ce texte, écrit par Zazie, un peu au moment des émeutes, parle de cet aspect-là des choses. C’est pour ça que je dis dans la chanson «Quelle chance d’avoir cette chance, on s’en balance». C’était pour exprimer que même quand tout va mal, certains disent encore qu’on a de la chance.
Donc certes la chance se mérite, mais encore faut-il laisser aux gens l’accès à cette chance.

La Nouvelle Star a été ce tremplin de la chance pour toi en fait, car c’est une émission ouverte à tous.
Oui, complètement. L’émission était vraiment une chance. C’était inattendu, car je ne m’étais pas inscrit directement, c’est ma sœur qui m’avait inscrit là-bas. Donc il y a eu un concours de circonstances qui a fait que j’ai eu cette chance. J’ai su la saisir quand elle m’a été offerte.

Elu produit de l’année. Ça a changé quoi dans ta vie la célébrité ?
Ce qui a changé, c’est le fait d’être «public». C'est-à-dire qu’avant, je faisais de la musique pour mon plaisir avec des amis, et maintenant, cette musique là, je la fais publiquement. Par exemple, je considère que les gens dans la rue m’arrêtent parfois pour me dire «Bonjour Christophe», pas dans ce délire de star après lequel beaucoup de gens courent, plus comme si j’étais présentateur sur une chaîne de télé ou autre chose. Comme je suis devenu un visage public, les gens m’arrêtent, car ils me reconnaissent.

Je préfère d’ailleurs qu'on m'interpelle pour me dire «J’aime bien ce que vous faites», plutôt que pour «C’est Christophe !» par des gens complètement hystériques.
Pour le coup, on récolte un petit peu le public par rapport à ce que l’on dégage, et c’est vrai que moi, je vais à des endroits où j’allais avant, ça m’arrive d’aller dans des McDo ou autres, et le fait que les gens voient que je reste comme avant, ils se disent : «Il est comme tout le monde, on va lui dire bravo ou bonne continuation», sans plus.

Tout est relatif par rapport à sa façon de vivre les choses. Mais c’est sûr que la chose majeure, c’est que j’ai connu des gens comme Zazie ou Valérie Lemercier que je n’aurais probablement jamais rencontrées dans un autre contexte.

Double je : Tu aimes jouer avec toi, avec la scène, avec la vie, avec les gens peut-être ?
Avec les gens… non. Je n’aime pas jouer avec les relations humaines, les sentiments des gens, aussi bien amicaux, affectifs ou autres, donc non.
Mais dans la vie de tous les jours oui, c’est comme un jeu, soit j’essaie de comprendre le fonctionnement et les règles pour la prendre à bras le corps et ne pas tomber sur des surprises désagréables. Soit je décide de me laisser porter par les choses, et je ne comprends jamais vraiment pourquoi je mène cette vie plutôt qu’une autre.

Beaucoup de gens de mon entourage sont très ouverts à tout ce qui est socio, psycho… je pense que ce sont des choses qu’il faut vraiment développer au maximum et que c’est très important de se connaître pleinement, car on est plus authentique.
A mon avis, dans notre société, on manque vraiment d’authenticité, et c’est un peu ça qui «pourrit» les relations humaines.
Plus on se connaît, plus on est apte à être à l’écoute des autres, donc c’est super important.

Est-ce que tu penses que l’idée du double évoque aussi les frontières du masculin et du féminin ?
Ah mais oui, carrément, c’est une façon d’assumer ma part de féminité, de ne pas avoir honte de ça. Je vois mal Joe Cocker faire cela ! Parce que les gens qui font ce métier depuis longtemps, comme Johnny par exemple, se construisent un personnage du mec ultra viril qui est démodé aujourd’hui à mon avis.
C’est inutile à notre époque, car de toute façon, notre image échappe à tout contrôle. Autant y aller à fond et s’éclater, et je me fiche de ce qui peut être dit ou pensé : le but pour moi c’est de faire de la musique.

La célébrité c’est quand même aussi une autre dimension de toi, qui fait que de temps en temps c’est Christophe qui parle à Christophe peut-être, non ?
C’est sûr qu’il y a un dédoublement de personnalité, le Christophe «public» qui, par exemple, est comme un dingo sur scène ; le même Christophe, deux heures plus tôt dans sa loge, qui se dit «C’est hors de question que je fasse ça sur la scène».
J’écoute souvent des interviews d’acteurs ou d’actrices, ils expliquent cela et disent : «Le personnage que je joue, c’est la personne que je serais incapable d’être dans la vie de tous les jours», et quand on chante, c’est un peu ça.

C'est-à-dire que sur scène on voit quelqu’un de pas du tout timide, un peu dingue, j’aurais pu faire la roue s’il n’y avait pas de micros ! Et les journalistes me disent «Tu n’es pas du tout pareil de ce que l’on peut imaginer». Là je suis plutôt à l’aise, car je parle de ce que j’ai fait, donc je suis content de pouvoir échanger. Mais dès que j’aborde d’autres sujets, je peux être muet comme une carpe ( ou une Tortue !!!). Je pense que Double je parle de ça. Ce que Zazie a voulu mettre en valeur, c’est cette dichotomie entre deux personnes bien distinctes, une qui est introvertie et une, extravertie. L’une n’existant pas sans l’autre. C’est ce qui permet à l’une de pas perdre la tête et à l’autre de continuer à rêver.